10h00 – Promenade commentée
[ Rendez-vous à l'accueil du festival ]
Proposée par Tom Vierhout, la promenade est un moment important du festival parce qu’il y est question d’écoute et de perception, d’expérience sensorielle et de prise en compte des lieux, de l’espace et de ce qui s’y passe. Ecouter les musiques d’aujourd’hui c’est faire l’expérience de la surprise, où l’oreille ne peut prévoir tel ou tel événement sonore. N’est-ce pas une expérience similaire que nous vivons quand nous portons attention à ce qui nous entoure lorsque nous nous promenons ? Si nous reconnaissons plus ou moins les sources sonores et visuelles, nous ne pouvons prévoir quand ils surgissent et apparaissent. Et l’oeil et l’oreille sont pris par surprise ! C’est ce goût de la surprise que nous devons cultiver.
13h30 – Rencontre avec les artistes
[ Eglise de Saint-Silvain-sous-Toulx ]
Intrigués, éblouis, fâchés, émerveillés, curieux, blasés, dubitatifs, convaincus, tout ça à la fois ? Un temps de rencontre et d’échanges avec les artistes du festival.
15h00 – Christelle Séry (France)
Pages électriques
[ Chapiteau ]
Il y a des artistes qui font de leur curiosité une grâce, de celle qui rend leur approche à la fois singulière et lisible. La guitariste Christelle Séry, membre de l’ensemble Cairn depuis sa création en 1997, sait de manière si naturelle, rendre le discours musical des œuvres qu’elle interprète incroyablement précis où chaque nuance, chaque résonance, chaque note et chaque articulation semblent aller de soi, comme nés d’une respiration libre.
C’est donc à des moments captivants que nous convie cette musicienne, captivants par leur clarté, leur bruissement, leur folie parfois mais toujours par leur transparence.
Pour le premier des deux concerts que Christelle Séry propose pour le festival, avec un programme de pièces qui mêle guitare et électronique.
Imaginons qu’il soit possible pour un instrument comme pour une personne d’échapper à ses déterminismes pour créer de nouvelles lignes d’existence et d’expression – le temps d’un concert.
Imaginons aussi des formes d’écriture à destination d’un instrument dont la tradition musicale est constituée principalement d’oralité, de recherches empiriques, de machines et de personnalités singulières.
Explorons tous les paramètres du son: hauteur, amplitude, temps, spectre, et percevons des effets de masse et de textures, de temps différés, de diffusion.
Avec quelques compositeurs d’aujourd’hui, nous expérimentons de nouveaux chemins.
Superposition de plans et glissements de chants dans la ballade « Le train de la vie » proposée par Lin-Ni Liao.
Jeux de mémoires dans « Strates » de Karl Naegelen où gestes d’interprète et « d’instrument » se mêlent et se transforment dans une perception et une diffusion du son toujours renouvelées. La jumelle « électronique » arrive comme une ombre dans les « Quattro Nudi » de Marco Momi, réflexions sur la solitude. Dans « Ricercar à 11″, Frédéric Pattar déploie une métaphore du phénomène physique de réchauffement des circuits électriques…
Plus ancienne, d’une dizaine d’années déjà, « Trash Tv Trance » de Fausto Romitelli commence par un son de pièce de monnaie mis en boucle et des bruits de faux-contact…Pionnier du métissage entre les musiques dites « savantes » et « commerciales », il montre comment certains aspects du rock le plus novateur ont pu rejoindre ses soucis d’expression. Il s’en dégage une énergie obsessionnelle non moins dénuée d’humour et de fantaisie
Programme
Le train de la vie (2014) de Lin-Ni Liao,
Strates (2014) de Karl Naeglen
Quattro Nudi (2014) de Marco Momi
Ricercar à 11 (2014) de Frédéric Pattar,
Trash TV Trance (2002) de Fausto Romitelli
coproduction : Why Note / La Muse en Circuit – CNCM / Cesaré – CNCM / GMEA – CNC
17h30 – Simon H. Fell (Angleterre)
[ Eglise de Toulx-Sainte-Croix ]
Contrebassiste et compositeur, le britannique Simon H. Fell vit en Creuse depuis plus de 10 ans. En tant qu’improvisateur, il a joué avec un très grand nombre de musiciens du Royaume-Uni et d’ailleurs (dont John Butcher, également présent au festival). Sa démarche se situe à un croisement dont lui seul a le secret. Démarche singulière qui lui permet de se mouvoir à travers plusieurs courants musicaux dont il sait faire la synthèse de manière originale, exigeante et généreuse. Cette démarche transpire dans son jeu en solo. Il sera question de présence, de matière, de mouvement, d’articulation et de liberté.
http://www.brucesfingers.co.uk/
21h00 – Camille Perrin (France)
L’Oripeau du Pollu
[ Chapiteau ]
Nous, on est le Pollu.
Bouffeur de pâtes devant l’éternel, étrange raconteur au parlé trébuchant pris d’un farouche « nous-noiement » systématique, physiologique.
Nous, on est le Pollu et on s’en va livrer bataille et faire notre numéro. Bizarre, absurde, décalé comme l’est l’homme égaré.
Alors, pour conjurer le passé, on s’en va livrer nos oripeaux avec not’ corps, not’ son , not’ histoire. Parce qu’aujourd’hui, c’est le grand soir et nous, le Pollu, c’est en fanfare qu’on veut partir ! Heureux, nous on veut être…
Coproduction : CCAM scène nationale de Vandœuvre-lès-Nancy, Festival RenaissanceS à Bar le Duc, la Kulturfabrik à Esch sur Alzette, Cirk’Eole à Montigny les Metz
22h30 – Jean-Léon Pallandre, Marc Pichelin (France)
Une nuit au parc du château
[ Parc du Château de la Roche ]
Jean-Léon Pallandre et Marc Pichelin sont deux musiciens à l’écoute du paysage sonore. La nuit est un moment privilégié où les oreilles sont à l’affût de toute la finesse du son. A partir de prises de son qu’ils ont réalisées un peu partout, dans les nuits envoûtantes du Laos ou du Liban, dans la rumeur des Landes striées du crissement doux des insectes, et bien sûr dans le bocage creusois, ils réinventent et composent en direct, pour cette nuit au parc, un paysage sonore imaginaire mâtiné de son électronique. Entrez dans la nuit. Marchez lentement, en goûtant à l’oreille la géographie des lieux. Donnez-vous le temps, le répit, le repos. Trouvez l’endroit agréable à vos oreilles, ou déambulez encore. Sur un lit, peut-être, posez-vous, laissez le paysage sonore vous chuchoter sa berceuse. Fermez les yeux, pour mieux vous étonner quand ils se rouvriront.
Il aime la nuit parce qu’elle héberge l’avenir
(Naje)