15h00 – Ouverture du festival
[ Chapiteau ]
Tout ce que vous souhaitez savoir sur le déroulement des concerts et des animations, présentation des différents lieux, de la billetterie, du bar, etc . mais aussi sur l’esprit qui anime l’équipe du festival.
16h00 – Frédéric Nogray (France)
[ Eglise de Saint-Silvain-sous-Toulx ]
Bols chantants en cristal
Artiste – sonographe, Frédéric Nogray joue des sons pour ce qu’ils sont : des phénomènes vibratoires.
Ses performances sont des voyages qui nous invitent à expérimenter le son dans ce qu’il a de plus intime.
La musique de Frédéric Nogray nous transporte de manière subtile et intense dans l’écoute d’ondes allants du très grave à l’aigu, qui se chevauchent, nous traversent, circulent et entrent en résonance avec l’espace de diffusion. Il en émerge des formes éthérées et envoutantes, voir hypnotiques auxquelles il est difficile de ne pas céder.
Dans cette expérience de l’instant, les sons, produits en direct et en improvisation, jouent avec les caractéristiques acoustiques du lieu de diffusion et les perceptions des personnes en présence. Frédéric Nogray offre à l’auditeur un moment à soi, ici et maintenant, et nous rappelle, s’il en est, que la musique est un moment ou il est important d’être « à l’écoute de ».
Si les sonorités de ces bols nous renvoient davantage à celles produites par l’outil informatique dans des esthétiques épurés et minimalistes de certaines musiques électroniques, l’écoute qu’elle propose est résolument psychédélique. Intra-psychédélique. Nous serions plus proches ici d’une écoute extatique du silence (cf. John Cage, La Monte Young, Morton Feldman, Bernard Günter…) que de l’ivresse narcotique de ces musiques pop-rock de la fin des années 60. Dans la recherche de certains états élargis de conscience, il peut y avoir des similitudes.
Lors des concerts, s’en dégage un effet très étrange où le public baigne dans un nouvel espace sonore. Le quartz utilisé et la forme des bols chantants en cristal produisent des fréquences d’une grande pureté, naturellement diffusées lors du concert de manière omnidirectionnelle. Ces fréquences jouent avec les volumes et les matériaux de l’espace acoustique et invite l’auditeur à perdre la directivité du son. De cette manière, l’auditeur se laisse envelopper doucement comme il le serait dans une nappe de brouillard. Mais, là ou le brouillard rend invisible et impalpable le lieu dans lequel nous nous trouvons, les sons générés par ces bols révèlent tous les détails de notre environnement.
Les bols chantants sont à l’origine des creusets en poudre de cristal de roche fondue à haute température, c’est-à-dire en quartz (silice). Ces creusets sont conçus pour une utilisation industrielle, dans la fabrication de composants pour l’industrie des nouvelles technologies. A l’écoute des sons en acoustique (!) de ces bols, il peut y avoir des effets de résonance entre leurs fréquences cristallines et les personnes présentes. Rappelons nous que le corps humain contient aussi de la silice. Ces effets de résonance produisent selon les moments et les personnes, des effets proches de ceux ressentis lors de massages et autres pratiques de relaxation. Le public, dans cet espace temps particulier, a l’occasion de lâcher prise, d’oublier stress, soucis et autres pensées qui hantent notre quotidien et nous maintiennent très souvent à l’extérieur de nous-mêmes. C’est, en tout cas, un rendez-vous avec soi qui nous est proposé.
17h30 – The Contest of Pleasures (Angleterre, France, Allemagne)
John Butcher, Xavier Charles, Axel Dörner
[ Eglise de Toulx-Sainte-Croix ]

photo © D. Fenn
Ce trio s’est formé à l’initiative du clarinettiste Xavier Charles en 1999 à l’occasion du festival Musique Action de Vandœuvre-lès-Nancy. Il a d’emblée étonné le public par sa maîtrise, son inventivité et sa capacité à nous plonger dans de riches matières sonores. Ce trio aurait pu s’appeler Genius Loci tant les trois musiciens savent capter l’atmosphère et jouer avec l’acoustique du lieu du concert. Ne doutons pas que leurs instruments, si merveilleusement maîtrisés, serviront à faire vibrer l’air contenu dans l’église de Toulx.
21h00 – Ensemble Volta (France)
Augustin Viard, Nadia Ratsimandresy (Ondes Martenot)
[ La Spouze ]
Augustin Viard, Nadia Ratsimandresy sont des ondistes, un terme qui désigne celles et ceux qui pratiquent un instrument rare bien que vieux de près d’un siècle : les Ondes Martenot. Cet instrument électronique à la lutherie soignée, dont les éléments – du clavier à l’enceinte acoustique – sont conçus pour former un tout cohérent, produit des sonorités organiques et, bien qu’éthérées au premier abord, parlent au corps tant leurs vibrations semblent s’accorder avec celui-ci. Entre sons sifflés et puissance des graves, la richesse sonore des Ondes Martenot est étonnante. De nombreux compositeurs ont écrit pour cet instrument depuis son invention et ses multiples améliorations. Le plus connu sans doute est Olivier Messiaen qui l’utilisera à maintes reprises, l’instrument étant joué par sa belle soeur, Jeanne Loriod.
Ces sonorités les plus aériennes ont été utilisés à maintes reprises au cinéma, en compétition avec celles du Theremine inventé à la même époque.
Programme
Toki-No-Hibiki (Résonance du Temps) (1983/2015) de Susumu Yoshida – 2 ondes
« Jungfrau – Virgo » Tierkreis (1974/75) de Karlheinz Stockhausen – 2 ondes
Entrelacs de Roland Creuze – 2 ondes
« Skorpion – Scorpio » Tierkreis (1974/75) de Karlheinz Stockhausen – 2 ondes
La Conquête de l’Antarctique de Tristan Murail – onde solo
« Stier – Taurus » Tierkreis (1974/75) de Karlheinz Stockhausen – 2 ondes
Echo-Ex-Echo (2014) de Roger Tessier – onde solo
« Löwe – Leo » Tierkreis (1974/75) de Karlheinz Stockhausen – 2 ondes
Mach 2,5 (1971) de Tristan Murail – 2 ondes
« Steinbock – Capricorn » Tierkreis (1974/75) de Karlheinz Stockhausen – 2 ondes
22h30 – Atsara (France)
Audrey Rocher, Roland Devocelle
[ Parc du Château de la Roche ]
La lumière entraîne le corps qui devient un élément plastique, un corps-mobile, dans une danse qui se déroule, lente, liée, continuellement mouvante, cyclique et pourtant toujours changeante.
Les particules lumineuses en suspension révèlent par leur présence l’espace dansé, matière dense que le mouvement tranche et traverse, que le geste brasse.